Mais tout cela a un coût
Il y a de quoi être sarcastique : en effet, détruire la Planète coûte moins cher que d’essayer de la préserver. C’est aberrant, mais c’est le constat amer qu’à fait Gunter Pauli.
Entrepreneur Belge, Gunter Pauli est au début des années 1990, l’initiateur du concept d’économie bleu. Il avait développé une marque de lessive écologique (Ecover) et mis en œuvre de nombreuses solutions pour réduire l’impact environnementale. Cependant, malgré ses ambitions et sa volonté écoresponsable, celui-ci s’est rendu compte qu’il participait quand même à la déforestation et à la destruction de l’habitat naturel des orang-outangs, notamment avec l’importation d’huile de palme en Indonésie. Gunter Paul s’est ainsi persuadé que l’objectif de faire “moins mal” n’était pas suffisant et qu’il fallait envisager une transformation beaucoup plus radicale de tout notre système économique. Il décida de revendre son entreprise pour approfondir ses réflexions sur l’impact des activités humaines sur l’environnement.
L’Entrepreneur a développé le concept d'économie bleue peu de temps avant le protocole de Kyoto. L'objectif était d'imaginer un modèle économique qui ne produirait pas de déchets ni d'émissions et qui aurait un impact positif sur la création d'emplois sans coûter plus cher que les modèles économiques actuels.
Le 6 avril 1994, il créa la fondation ZERI pour permettre le développement des solutions, et produire sans émissions ni déchet ou polluants en s’inspirant de la nature.
L'économie bleue s'inspire de la nature, de ce fait on la compare souvent à du bio-mimétisme.
La nature ne produit pas de déchets, ce qui est produit est réutilisé. C'est le cas par exemple des feuilles tombées des arbres qui sont dégradées par des organismes. C'est aussi le cas des déjections animales qui peuvent être nécessaires au cycle de développement de certains parasites. L'oxygène rejeté par les végétaux permet quant à lui la respiration chez les espèces animales.
De ce fait, elle ne produit pas de déchets.
Actuellement, les émissions de CO2 d'origine anthropique bouleversent le cycle naturel du carbone. Vous l’avez déjà compris, la combustion des énergies fossiles relâchent dans l'atmosphère le carbone qui était présent sous terre. Ainsi, l'augmentation de la concentration en CO2 de l'atmosphère a un impact sur les milieux naturels, par exemple il est responsable de l'acidification des océans. De plus, le CO2 participe au changement climatique qui modifie le bilan radiatif terrestre entraînant un réchauffement global. Les émissions de CO2 ont donc bien un impact sur l'environnement. Une économie bleue est donc une économie sobre en CO2.
L’entrepreneur à la tête de ZERI Zero Emission Research and Initiative , un réseau rassemblant des esprits créatifs du monde entier pour mettre au point des projets répondants aux problématiques d’aujourd’hui avec des solutions innovantes.
Ils ont répertorié 100 des meilleures technologies directement inspirées de la nature. Toutes offrent des effets bénéfiques sur l’économie mondiale tout en garantissant aux hommes leurs besoins élémentaires : l’accès à l’eau potable, à la nourriture, à un travail et un abri.
- Le marc de café peut être utilisé pour nourrir des champignons.
Depuis 1994, un programme mis en place en Colombie permet de transformer les déchets du café (qui représentent quand même 99,8 % du produit !) en champignons shiitake.
A leur tour, les déchets produits par les champignons sont transformés en nourriture pour les cochons. Les excréments des cochons sont convertis en biogaz.
Ce procédé a permis la création de plusieurs centaines d'entreprises dans le monde, entre 1996 et 2013.
- Le papier peut être fabriqué à base de minéral et non à base de végétaux.
Il se compose notamment de carbonate de calcium, et de résine. A l'inverse du papier classique, sa fabrication ne nécessite ni produits de blanchiment, ni végétaux. Enfin, il a une durée de vie supérieure au papier classique car il peut être recyclé un nombre de fois bien plus important.
- Le bambou est la vraie solution pour sortir de notre dépendance au béton, très gros consommateur en énergie et en ressources. Aujourd’hui, 1 milliard de personnes vivent dans des habitats construits en bambou. Si ces constructions sont souvent perçues comme des constructions de fortune, il serait temps de changer de regard !
- Le CO2 peut également être valorisé. Au lieu d'être rejeté dans l'atmosphère et ainsi participer au changement climatique, celui-ci peut être récupéré et valorisé. Il peut servir de source nutritive pour certaines algues, notamment la spiruline. A son tour, la spiruline peut être utilisée et servir de compliment alimentaire.
- D’autres technologies inspirées de la nature offre des résultats époustouflants comme remplacer les lames de rasoir en titane par de la soie, ou utiliser les déchets d’une brasserie pour la pisciculture.
Pour en savoir plus sur l'économie bleue, je vous invite à lire le livre L'économie Bleu 3.0 de Gunter Pauli.
Ou de visionner l'interview cet entrepreneur engagé et inspirant par ThinkerView.